Lors d’une soirée de réseautage, quelqu’un m’a demandé quel conseil je donnerais à une personne qui débute comme travailleur·euse autonome pour demeurer motivé·e. Sur le coup, je n’ai pas trop su quoi répondre, malgré mes douze années d’expérience à mon compte. Beaucoup vous diront de vous habiller et d’éviter de rester en pyjama, mais la première chose qui m’est venue à l’esprit était un peu plus inattendue: mettre des souliers et m’asseoir à mon bureau pour commencer à travailler. Ce conseil a d’ailleurs fait sourire la personne qui m’a posé la question, probablement parce qu’il est à la fois simple et surprenant.
Pour moi, ce geste symbolique créait une vraie transition entre la maison et le lieu de travail, même si je ne bougeais que de quelques mètres. C’est une petite habitude qui m’a souvent été précieuse les jours où la motivation se faisait discrète!
Il faut bien l’admettre, travailler de chez soi demande une sacrée dose de discipline pour rester concentré·e, car personne n’est là pour nous encadrer, et les distractions abondent tout autour de nous. Voilà pourquoi j’ai envie de vous partager quelques astuces de mon cru qui m’aident à garder la motivation bien vive et à prendre soin de mon bien-être en tant que travailleuse autonome.
La gestion du temps a été un véritable apprentissage pour moi. Ce n’est pas une compétence qui vient toujours naturellement lorsqu’on devient travailleur autonome, et elle doit être adaptée aussi bien à notre travail qu’à nos situations personnelles.
Au début, ça paraît simple: avec peu de contrats, je pouvais improviser au jour le jour. Toutefois, cette méthode s’est révélée peu productive. Les moments d’attente, comme ceux où l’on escompte une réponse d’un·e client·e, étaient souvent mal exploités. Et, soyons honnêtes, dans ces moments-là, on se laisse facilement distraire par des tâches ménagères ou le défilement infini des réseaux sociaux. Avouons-le, qui n’a jamais perdu une demi-heure à enchaîner des vidéos de chatons pendant «une petite pause»?
Personnellement, je planifie tout dans mon agenda en blocs de temps, mais attention: lorsqu’on commence à organiser son emploi du temps, on a tendance en général à vouloir en faire trop et à tout défiler sans interruption. Par exemple, si vous assistez à des réunions virtuelles, abstenez-vous d’en programmer plusieurs, une à la suite de l’autre, sous prétexte que vous n’avez pas à vous déplacer. Prévoyez plutôt des pauses entre chaque entretien. Cela vous évitera d’arriver en retard si une rencontre déborde, et vous permettra de vous lever, de bouger un peu, et de vous préparer mentalement à la suivante. Il est essentiel de prendre des moments pour respirer.
C’est la même chose pour mes projets: œuvrant dans le domaine créatif, je préfère commencer le matin par les phases de création, puisque c’est là que je suis le plus énergique et inspirée. Je termine mes journées avec des tâches qui demandent moins d’imagination, par exemple. Je ne surcharge pas mon agenda, car chaque projet évolue différemment, et je dois aussi prévoir du temps pour les retours de mes client·e·s. En plus, j’inclus des blocs consacrés à mon bien-être : mes entraînements, mes séances de yoga, et d’autres pratiques importantes pour moi. Je pense également à des détails comme les formations auxquelles je suis inscrite, les jours de congé d’école de mes enfants, ou mes rendez-vous personnels, même si ce n’est pas dans les heures destinées à mon horaire de travail. J’ajoute en outre les vacances de mes collaborateur·trice·s et de mes client·e·s pour optimiser la coordination.
Avec cette vue d’ensemble de mon emploi du temps, je peux mieux évaluer mes disponibilités, planifier mes délais de manière réaliste, et connaître le moment idéal de relancer un·e client·e ou de me concentrer sur un projet.
Ah, et un petit rappel: n’oubliez pas de bloquer des périodes pour travailler sur VOTRE entreprise. Que ce soit pour publier sur les réseaux sociaux, rédiger des blogues, rechercher de nouveaux contrats, préparer des devis ou gérer la facturation, ces tâches ont leur importance dans la croissance de votre activité.
Vous pouvez également écrire une to-do list à accomplir pour les «petits creux» entre deux mandats, afin d’être toujours prêt·e à tirer le meilleur parti de ce temps.
Bien administrer son temps, c’est plus qu’un gain de productivité. Cela offre l’avantage de structurer vos journées, d’éviter les distractions (adieu, les chatons!), et de rentabiliser vos périodes creuses. De plus, ça vous permet de garder un plus grand équilibre entre le boulot et la vie personnelle. Après tout, bien gérer son emploi du temps, c’est aussi de s’en libérer pour soi!
Dernier conseil pour chouchouter votre santé mentale: respectez vos horaires de travail. Une fois la journée terminée, fermez l’ordinateur et ne le rouvrez pas avant le lendemain. Votre cerveau vous remerciera!
Lorsque la motivation diminue, il peut être judicieux de vous poser quelques questions pour comprendre ce qui ne va pas, avant de vous retrouver à bout de souffle.
Commencez par vous demander : pourquoi une absence de motivation apparaît-elle, aujourd’hui? Est-ce dû à la fatigue, à un manque de clarté dans vos objectifs, ou simplement à une tâche qui ne vous passionne pas? Ensuite, il est possible que vous fassiez face à un obstacle particulier: insuffisance de ressources, de temps ou de connaissances? Identifier ces freins peut vous aider à trouver des solutions adaptées.
Il m’arrivait parfois de rester bloquée sur une affaire, incapable d’avancer, ce qui faisait rapidement chuter ma motivation. Je me rendais alors compte qu’il me manquait des informations essentielles pour poursuivre le contrat, des détails que seul mon·ma client·e pouvait fournir. Dans ces moments-là, je consultais la personne concernée pour ainsi reprendre le projet de manière plus fluide et efficace.
Posez-vous parallèlement la question: cette tâche doit-elle absolument être de mon ressort? Si elle vous semble sans intérêt, envisagez une autre approche ou voyez s’il est possible de la déléguer.
Il est de même important de vérifier si vous prenez soin de votre bien-être. Parfois, un manque de motivation nous signale simplement qu’il est temps de nous accorder un répit, de discuter avec un·e ami·e ou de bouger un peu.
De temps à autre, au cours de la journée, mon cerveau se retrouvait à court d’inspiration. J’ai remarqué que le meilleur remède était de me lever, de faire autre chose ou d’aller me promener. Et, comme par magie, en revenant, des idées se présentaient. On hésite souvent à prendre des pauses non planifiées, mais en réalité, c’est une stratégie gagnante, car sans ça, on n’avance pas. Vous travaillez à votre compte, donc oubliez la rigidité des structures d’entreprise et découvrez ce qui fonctionne pour vous. Si une marche en plein milieu de l’après-midi vous redonne de l’énergie, alors, foncez!
Se poser ces questions contribue à mieux comprendre et à surmonter les baisses de motivation au quotidien, permettant ainsi de trouver les bonnes solutions avant que les problèmes ne s’accumulent.
Astuce: Nous cherchons tous à être performant·e·s, mais parfois, il est nécessaire de s’arrêter, de prendre du recul et de s’interroger. C’est pourquoi intégrer des blocs de temps dans votre horaire peut vous aider à faire des pauses lorsque cela s’avère obligatoire. Par exemple, n’hésitez pas à remplacer un bloc réservé à un contrat par un moment pour vous ressourcer. Ce qui me donne un sacré coup de main personnellement, c’est de prévoir plus d’heures pour un projet afin de ne pas ne sentir trop serrée dans les délais et ainsi garder cette flexibilité.
Quand on est à son compte, il est facile de mettre le travail en tête de liste, souvent au détriment de son propre bien-être. Pourtant, prendre soin de soi, c’est loin d’être un luxe, c’est même indispensable pour demeurer productif·ve sur le long terme et éviter de tomber dans l’épuisement. Conserver une santé mentale et physique doit être votre priorité numéro un!
Si vous négligez cet aspect, le stress chronique, la fatigue et la baisse d’inspiration risquent de s’inviter à la fête. Et à long terme, tout cela peut grignoter votre efficacité et votre créativité. En réalité, c’est votre bien-être qui vous donne l’énergie de rester motivé·e, concentré·e et capable de relever tous les défis du quotidien.
Prendre soin de soi, c’est de s’offrir un contexte propice pour bosser avec dynamisme et équilibre, tout en évitant le fameux burn-out. Alors, dans votre routine, avez-vous intégré les bases d’une bonne hygiène de vie? Un sommeil réparateur, un peu d’exercice, une alimentation qui vous fait du bien en vous stimulant, un environnement sain qui ne surcharge pas votre esprit, et une vie sociale équilibrée avec vos besoins? Tous ces détails comptent pour rendre votre quotidien (et votre travail) bien plus agréable!
Quand on est travailleur·euse autonome, il est facile de répondre «oui» à tout, par crainte de rater une occasion ou de décevoir un·e client·e. Mais à force de tout accepter, on finit par se retrouver débordé·e, épuisé·e et parfois frustré·e. Être capable de dire «non» est pourtant une aptitude capitale pour préserver son équilibre et éviter le surmenage.
Dire «non» ne signifie pas un manque d’engagement, au contraire! Cela montre que vous savez prioriser et respecter votre temps. Quelquefois, il s’agit aussi de dire «non» à des projets qui ne correspondent pas à vos objectifs ou à votre expertise, même si vous avez les compétences pour les réaliser. Rester concentré·e sur ce que vous faites le mieux est souvent plus bénéfique à long terme.
L’important, c’est d’exprimer les choses avec respect et assurance, en expliquant simplement pourquoi une demande ne peut pas être acceptée ou pourquoi un délai est trop court. Et vous seriez étonné·e: la plupart des client·e·s sont vraiment reconnaissant·e·s de cette honnêteté! En prime, cela vous évite de sacrifier vos soirées ou vos fins de semaine à courir après des projets irréalistes.
Apprendre à dire «non», c’est avant tout se considérer et protéger son bien-être. Un·e entrepreneur·e détendu·e et en forme est forcément plus productif·ve et efficace!
Le secret pour s’épanouir en tant que travailleur·euse autonome, c’est de trouver l’équilibre entre des pauses bien méritées, des «non» stratégiques, et une solide dose de bienveillance envers soi-même. On ne peut pas tout accomplir, et c’est une bonne chose! Terminer sa journée sans être complètement amorphe est un signe que l’on gère bien son emploi du temps, étant donné qu’il est important de conserver de l’énergie pour sa famille ou des activités qui nous passionnent en soirée, afin de préserver son bien-être global. En prenant le temps de vous recentrer et de prioriser ce qui compte vraiment, vous progresserez avec plus de sérénité et d’efficacité. Après tout, rester motivé·e et en forme, c’est la clé pour réussir sur le long terme!
Marie-Eve Matte
Fondatrice Mangue vitaminée
